Programmation 2022-2026
Reconfigurations familiales et nouvelles modalités de la (re)production des inégalités sociales
Les liens entre les inégalités sociales et le pluralisme des formes familiales contemporaines demeurent toutefois encore relativement peu étudiés. Élaborée en collaboration avec nos partenaires, notre programmation 2022-2026 vise à développer et mobiliser les connaissances dans ce champ.
Elle poursuit dans le sillon de la précédente en ayant comme objectif de cerner la diversité des normes et des pratiques familiales du Québec contemporain, mais vise de surcroît à comprendre les conséquences de ce pluralisme pour la (re)production des inégalités sociales et à explorer en quoi ces inégalités elles-mêmes interviennent dans la diversification familiale.
Programmation autour de 3 axes
Notre programmation interroge comment les nouvelles réalités familiales transforment la (re)production de diverses inégalités sociales et dans quelle mesure celles-ci contribuent, à leur tour, à la diversification des familles.
Axe 1
Intimités, matérialités et inégalités dans le contexte des liens conjugaux
Axe 2
Pluralité normative et inégalités entourant les liens filiaux
Axe 3
Inégalités au sein des liens de solidarité, de participation et de protection sociale
Axe 1
Intimités, matérialités et inégalités dans le contexte des liens conjugaux
Une part grandissante des couples évite le mariage. Si certains y voient l’avènement de la relation pure, où les partenaires sont libres d’aménager leur relation selon leurs désirs et de la fonder sur le seul sentiment amoureux, l’amour est lui-même l’objet de normes et la relation conjugale implique toujours une interdépendance économique entre les partenaires. Les travaux de cet axe documentent les imaginaires de l’amour: par quels idéaux et valeurs les Québécois le pensent, notamment comment sont mobilisées les notions de genre, de classe, de race/ethnicité, ou d’handicap dans les imaginaires du ou de la partenaire, quel est le rôle de l’homogamie et ses implications pour les inégalités économiques, à différents moments du parcours de vie? Comment les structures d’opportunités et de contraintes associées aux statuts croisés de genre, de classe, d’âge, ou de handicap modulent-elles les idéaux de l’amour ou la capacité de les concrétiser? Finalement, comment ces idéaux orientent-ils les arrangements matériels (partage des responsabilités, revenus, actifs, etc.) des couples ou unions non-monogames et les inégalités de genre durant les relations, lors des ruptures et après celles-ci, notamment dans le contexte du soin aux enfants?
Membres du comité de l’axe 1
Le comité d’axe a pour mandat d’élaborer annuellement une programmation d’activités de recherche, de diffusion et de transfert liée aux travaux de l’axe.
- Responsable : Hélène Belleau (Co-chercheure / Études des populations, INRS)
- Chiara Piazzesi (Co-chercheure / Sociologie, UQAM)
- Audrey Bernard (Relais-femmes)
- Marilyne Brisebois (Ministère de la Famille)
- Chloé Dauphinais (Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec – FAFMRQ)
- Maude Pugliese (Co-chercheure / Études des populations, INRS)
- Vissého Adjiwanou (Collaborateur / Sociologie, UQAM
Axe 2
Pluralité normative et inégalités entourant les liens filiaux
Cet axe se penche sur la reproduction des hiérarchisations sociales par les transmissions intergénérationnelles (de valeurs, identités, ressources, etc.) dans un contexte où les normes et les pratiques parentales se transforment et les filiations se complexifient. Nous nous intéressons aux mutations des normes et désirs de parentalité, notamment en lien avec la culture numérique, en particulier à la parentalité intensive (accroissement du temps et des ressources dédiés aux enfants); aux différences dans la perception de cet idéal parental et dans la possibilité de s’y conformer selon le genre, la précarité économique. Cet axe questionne aussi les liens entre ces phénomènes et le déclin de la mobilité intergénérationnelle et les implications pour la reproduction des classes sociales. Il aborde également l’expérience de la pluriparentalité et des filiations complexes liées à l’adoption, la procréation assistée, les recompositions familiales et les situe au sein de la stratification sociale, notamment en lien avec le fait qu’elles touchent davantage les familles LGBTQ, les enfants racisés, de milieux modestes et autochtones en raison de leur risque accru d’être placés, adoptés et de vivre la séparation parentale. Cet axe documente aussi la signification des relations et les normes de responsabilité entre enfants, parents adoptifs, biologiques, beaux-parents, etc. ainsi que les implications pour la transmission intergénérationnelle des ressources, d’identités, et pour les obligations des enfants envers leurs ascendants multiples.
Membres du comité de l’axe 2
Le comité d’axe a pour mandat d’élaborer annuellement une programmation d’activités de recherche, de diffusion et de transfert liée aux travaux de l’axe.
- Responsable: Isabel Côté (Co-chercheure / Travail social, UQO)
- Magalie Quintal-Marineau (Co-chercheure / Études des populations, INRS)
- Maude Pugliese (Co-chercheure / Études des populations, INRS)
- Christine Gervais (Co-chercheure / Sciences infirmières, UQO)
- Solène Lardoux (Co-chercheure / Démographie, Université de Montréal)
- Vincent Couture (Co-chercheur / Sciences infirmières, Université Laval)
- Xavier St-Denis (Collaborateur / Études des populations, INRS)
- Milaine Alarie (Collaboratrice / INRS)
- Sabrina Zeghiche (Chercheure post-doctorale / Travail social, UQO)
- Anaïs G. Martin (Chercheure post-doctorale / Travail social, UQO)
Axe 3
Inégalités au sein des liens de solidarité, de participation et de protection sociale
Les travaux de cet axe explorent les hiérarchisations et inégalités sociales dans les interactions entre les familles et les acteurs (étatiques, juridiques, communautaires, etc.) les accompagnant dans l’éducation, les soins et le soutien aux enfants et aux personnes vulnérables. Ils explorent notamment la diversité des significations accordées à la parenté et aux obligations d’entraide selon le genre ou le niveau de précarité sociale/économique. Ils explorent l’aggravation potentielle des inégalités (notamment selon le genre, le statut socio-économique, la race, la langue, le milieu de résidence) associées à la non-reconnaissance de cette diversité dans les services aux familles, par exemple dans la protection de la jeunesse, le soutien à la proche-aidance, la gestion de l’inaptitude, les allocations d’aide sociale, les services de garde, ou l’aide au logement. Cet axe se penche aussi sur la manière dont les acteurs communautaires, gouvernementaux, etc. en soutien aux familles avec enfants prennent (ou non) en considération la diversité des pratiques parentales, les capacités variées de se conformer aux normes de parentalité intensive et l’effet de la position sociale et économique sur l’adéquation des services. Nos travaux abordent finalement l’accessibilité de la procréation médicalement assistée et de l’adoption pour différentes familles, notamment les familles LGBTQ, et les enjeux de confidentialité et de fraudes que peuvent soulever ces services.
Membres du comité de l’axe 3
Le comité d’axe a pour mandat d’élaborer annuellement une programmation d’activités de recherche, de diffusion et de transfert liée aux travaux de l’axe.
- Co-responsable: Philippe Pacaut (Ministère de la Famille)
- Co-responsable: Annabelle Berthiaume (Co-chercheure / Travail social, Université de Sherbrooke)
- Marianne Kempeneers (Co-chercheure / Sociologie, Université de Montréal)
- Doris Châteauneuf (Co-chercheure / Centre de recherche universitaire sur les jeunes et les familles – CRUJeF)
- Isabel Côté (Co-chercheure / Travail social, UQO)
- Carmen Lavallée (Co-chercheure / Droit, Université de Sherbrooke)
- Mylène Des Ruisseaux (Curateur public du Québec)
- Audrey Bernard (Relais-femmes)
- Maria Constanza Street (Ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration)
- Corinne Vachon Croteau (Réseau pour un Québec Famille)
- Christine Gervais (Co-chercheure / Sciences infirmières, UQO)
- Chloé Dauphinais (Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec – FAFMRQ)
- Sophie Mathieu (Co-chercheure / Université TÉLUQ)
- Benoit Laplante (Co-chercheur / Études des populations, INRS)