Évènement

Colloque 2025 // La norme du couple à l’épreuve: Intimité, parentalité et faire famille hors du cadre conjugal

Grande rencontre annuelle du partenariat Familles en mouvance

C’est avec grand plaisir que nous vous dévoilons le thème et la programmation de cette 3e édition de la Grande rencontre annuelle du Partenariat Familles en mouvance. Organisée en collaboration avec la Chaire de recherche pour l’étude des relations intimes, conjugales et amoureuses (ERICA). L’édition 2025 réunira des chercheur·e·s québécois·e·s et internationaux autour de la thématique La norme du couple à l’épreuve: intimité, parentalité et faire famille hors du cadre conjugal.

Pour l’occasion, nous recevrons trois invitées internationales: Sasha Roseneil (University of Sussex), Grace Halden (University of London) et Kris Marsh (University of Maryland). La journée mettra aussi en vedette Maude Pugliese (INRS), Magalie Quintal-Marineau (INRS), Jacob Deschamps (INRS), Sabrina Zeghiche (UQO) et Chiara Piazzesi (UQAM).

L’évènement est gratuit et ouvert à toutes et tous. Il aura lieu en formule hybride le vendredi 23 mai 2025: en présence au centre UCS de l’INRS à Montréal (à deux pas du métro Sherbrooke), ou en ligne sur Zoom.

Les inscriptions sont obligatoires en remplissant le formulaire ici-bas.

Note: certaines présentations sont en anglais. Un service d’interprétation en direct sera disponible, via la plateforme Zoom. Les personnes en présence voulant utiliser le service d’interprétation devront avoir en leur possession un appareil leur permettant de se connecter à la version virtuelle de l’évènement sur Zoom, ainsi que des écouteurs.

Formulaire d’inscription

Inscriptions en cours

Colloque2025-PRFM-ERICA
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En présence – Participation
En présence (lunch inclus) : préférences alimentaires

*Si les inscriptions sont complètes, vous recevrez un courriel vous indiquant que vous êtes sur la liste d’attente*

Programmation de la journée

À venir

Contexte

Depuis quelques décennies, les individus passent de plus en plus longues périodes de leur vie hors du cadre du couple cohabitant hétérosexuel, alors que l’on observe, notamment, une croissance importante des personnes vivant seules. Or, ce changement s’opère dans un contexte où la « norme du couple » maintient une force impressionnante. C’est-à-dire que vivre en couple est explicitement ou implicitement posé comme étant la façon « normale » et attendue d’être un adulte et de faire famille au sein de nombreuses institutions qui régulent nos vies, qu’elles soient légales, politiques, organisationnelles, culturelles, etc. Dans ce contexte, le fait d’être en union ou non définit fortement l’expérience sociale des individus, leur capacité à être reconnus. L’une des manifestations les plus claires de la persistance de cette norme tient dans les récits déficitaires qui entourent encore aujourd’hui les modes de vie alternatifs au couple, notamment la monoparentalité. Les études sur ce sujet mettent l’accent sur les défis associés à être un parent seul en faisant le plus souvent de la situation des couples l’idéal à atteindre; les parents seuls et leurs enfants étant moins en santé, moins riches, moins entourés, moins performants à l’école, etc.

Ce colloque du Partenariat Familles en mouvance mettra à l’avant-plan la recherche qui vise à dépasser ce type de récits déficitaires. Il présentera d’une part des travaux qui centrent l’attention sur la norme du couple elle-même, ses différentes manifestations et ses répercussions dans des sociétés variées, incluant au Québec, en montrant notamment comment les éventuels défis rencontrés par les personnes qui vivent et font famille hors du cadre du couple peuvent être tributaires de la ténacité de cette norme. Par ailleurs, le colloque cherche à réunir des chercheur.es s’intéressant aux modes de vie et de faire famille qui ne correspondent pas à la norme du couple en les étudiant pour eux même – dans toute leur diversité, leurs modalités propres et sans chercher à les comparer aux réalités vécues par les personnes en couple.

PROGRAMMATION DÉTAILLÉE

Sasha Roseneil (University of Sussex)

The Tenacity of the Couple-Norm: Towards A Psychosocial Understanding

Conférence en anglais. Service d’interprétation en français disponible

Détails à venir

Sasha Roseneil est vice-chancelière et présidente de l’Université du Sussex. Auparavant, elle était doyenne exécutive de la faculté des sciences sociales et historiques et pro-provost (équité et inclusion) à l’UCL. Elle est connue pour ses recherches sur les dynamiques changeantes de l’intimité et de la sexualité, ainsi que sur le féminisme, la citoyenneté et les mouvements sociaux. Sociologue de formation, puis analyste de groupe et psychothérapeute, elle a joué un rôle de premier plan dans l’établissement des domaines interdisciplinaires des études de genre et des études psychosociales au Royaume-Uni. Avec ses collègues, elle a publié récemment un ouvrage intitulé « The Tenacity of the Couple-Norm : intimate citizenship regimes in a changing Europe » (2020). Parmi ses autres ouvrages, citons : Reproducing Citizens : family, state and civil society (2017), Beyond Citizenship : feminism and the transformation of belonging (2013), Remaking Citizenship in Multicultural Europe (2012), Social Research after the Cultural Turn (2012), Common Women, Uncommon Practices : the queer feminisms of Greenham (2000) et Disarming Patriarchy : feminism and political action at Greenham (1995).

Grace Halden (University of London)

Reckless or Radical? Cultural Responses to Solo Motherhood through Gamete Donation

Conférence en anglais. Service d’interprétation en français disponible

Résumé

Cette présentation examine comment les mères soloparentales par choix sont représentées dans les récits de la culture populaire, y compris le cinéma et la télévision, qui ont longtemps été façonnés par des concepts binaires – en particulier la famille nucléaire idéalisée par rapport à la précarité perçue de la monoparentalité. Le romantisme est souvent utilisé comme un moyen narratif pour « résoudre » les difficultés perçues de la maternité célibataire, suggérant que l’épanouissement, le bonheur et la stabilité dépendent en fin de compte de la formation d’une structure familiale traditionnelle (et hétérosexuelle). Contrairement à ces stéréotypes fictifs, cette présentation explore également les récits personnels des mères célibataires, soulignant que leurs expériences diffèrent radicalement des représentations stigmatisées dans les médias grand public. En outre, il souligne le rôle des récits au sein de la communauté des donneurs et des receveurs, en mettant l’accent sur le fait que les récits de première main fournissent des représentations authentiques et positives des mères soloparentales par choix – des perspectives qui, comme nous le verrons, sont souvent marginalisées ou déformées dans la culture contemporaine.

La professeure Grace Halden est spécialisée dans la santé reproductive, la reproduction assistée (IUI et FIV), la conception avec donneur et la bioéthique dans la littérature et la culture. Son travail interdisciplinaire couvre les études littéraires, la non-fiction créative et les sciences humaines médicales. Son projet de recherche, Cyborg Conception, primé et financé à plusieurs reprises, explore les réponses culturelles à la conception par donneur et aux diverses formations familiales. En 2024, Grace Halden a publié une monographie (Cyborg Conception : Cultural and Critical Responses to Solo Motherhood by Choice) qui combine l’expérience vécue et l’écriture critique sur la maternité en solo par don de gamètes. Elle est directrice du programme du MA Medical Humanities et codirectrice du Centre for Medical and Health Humanities à Birkbeck.

Kris Marsh (University of Maryland)

The Love Jones Cohort: Examining the Lifestyle of Those Single and Living Alone in The Black Middle Class

Conférence en anglais. Service d’interprétation en français disponible

S’inspirant de l’économie de la stratification, de l’intersectionnalité et de la politique de respectabilité, The Love Jones Cohort se concentre sur les voix et les modes de vie des membres de la classe moyenne noire qui sont célibataires et vivent seuls (SALA). Si la classe moyenne noire et l’essor du célibat ont déjà fait couler beaucoup d’encre, ce livre constitue une première incursion dans le rapprochement de ces deux concepts. En étudiant ces intersections, The Love Jones Cohort permet de mieux comprendre comment la race, le genre et la classe sociale, associés aux structures sociales, façonnent cinq facteurs essentiels du mode de vie des adultes noirs de la classe moyenne qui sont SALA. L’ouvrage explore la manière dont ces adultes noirs définissent leur famille et leurs amis et décident de poursuivre ou non des relations amoureuses, articulent les flux et reflux liés au fait d’être noir et de classe moyenne, choisissent où vivre et pourquoi, accumulent et diffusent des richesses, et maintiennent une santé globale, un bien-être et des mécanismes d’adaptation

Kris Marsh est professeure de sociologie à l’Université du Maryland. Auparavant, elle a été chercheure postdoctorale au Carolina Population Center de l’Université de Caroline du Nord, chercheure invitée à l’Université de Californie du Sud et chercheure Fulbright en Afrique du Sud à l’Université de Witwatersrand et à l’Université de Johannesburg. Les domaines d’expertise de professeure Marsh sont la classe moyenne noire, la démographie, la ségrégation résidentielle raciale et l’éducation.

Sabrina Zeghiche (Université du Québec en Outaouais)

« Je ne voulais pas que mon enfant sorte du lot » : Expériences de familles soloparentales conçues par don

Détails à venir

Sabrina Zeghiche (elle) est chercheuse postdoctorale au Département de travail social de l’UQO et titulaire d’un doctorat en sociologie de l’Université d’Ottawa. Ses recherches portent sur les trajectoires reproductives complexes, notamment le deuil périnatal et la conception par don de sperme. Elle étudie les liens familiaux qui se nouent dans ce contexte et dirige le projet DÉRIVES, grâce au financement du programme Développement Savoir du CRSH. Ce projet examine deux dérives en procréation assistée : la surutilisation et la substitution du don de sperme, mettant en lumière leurs enjeux éthiques et sociaux.

Maude Pugliese (Centre UCS de l’INRS)

Accumulation de patrimoine chez les personnes seules et en couple au Canada : le Québec fait-il chambre à part?

Détails à venir

Maude Pugliese est professeure au centre Urbanisation Culture Société de l’Institut national de la recherche scientifique et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en expériences financières des familles et inégalités de patrimoine. Elle s’intéresse aux liens entre les dynamiques familiales, les finances personnelles et les inégalités socio-économiques, notamment au prisme du genre, et également aux nouvelles dynamiques familiales, telles que la plus grande instabilité des unions et la réduction de la taille des familles, et à la façon dont celles-ci peuvent alimenter l’endettement des ménages en réduisant l’accès au soutien familial informel.

Magalie Quintal-Marineau et Jacob Deschamps (Centre UCS de l’INRS)

Ilagiit et soutien de parenté : définir la monoparentalité en contexte Inuit, enjeux théoriques et méthodologiques

Résumé

Les statistiques récentes suggèrent que le nombre de parents seuls a augmenté plus rapidement chez les Inuit que parmi la population non-autochtone. Par ailleurs, un peu plus du tiers des enfants Inuit (33,8%) habitent un ménage monoparental (Statistiques Canada, 2021). Pourtant, au Canada, peu de travaux se sont intéressés aux réalités et aux vécus des familles monoparentales en contexte autochtone, et encore moins en contexte Inuit. Cela est d’autant plus surprenant considérant l’unicité et la complexité des enjeux familiaux chez les communautés autochtones (Assche & Simard 2020; Tam et al. 2017), notamment Inuit, où la famille élargie constitue une unité fondamentale d’organisation sociale (Damas, 1964). Comment la monoparentalité est-elle vécue dans l’Inuit-Nunangat? Quelles sont les caractéristiques sociodémographiques des ménages où habitent les familles monoparentales Inuit? Comment l’importance culturelle de la famille élargie et la cohabitation avec celle-ci influencent le vécu des parents monoparentaux Inuit dans le Nord? Voilà quelques-unes des questions qu’abordera cette conférence.

Jacob Deschamps est enseignant de sociologie au Collège Bois-de-Boulogne et étudiant à la maîtrise à l’INRS-UCS en études des populations. Il est intéressé par l’étude compréhensive des réseaux sociaux, les solidarités familiales et l’épistémologie constructiviste. 

Chiara Piazzesi (Université du Québec à Montréal)

Vivre hors du couple : étude de cas sur les personnes non-monogames, célibataires et non-cohabitantes

Résumé

Les études et les données récentes nous disent que le couple traditionnel (deux personnes liées par des sentiments amoureux, qui partagent une sexualité exclusive, habitent à temps plein sous le même toit, mutualisent des ressources de temps et d’argent) est en recul progressif au profit d’autres arrangements intimes ainsi que du célibat. Nous savons peu au sujet des défis, des réflexions, des apprentissages et des attentes des personnes qui vivent autrement que dans la forme du couple traditionnel. En m’appuyant sur les données d’entretien recueillies dans le cadre du projet MACLIC, je présenterai des cas et des groupes de cas qui exemplifient les situations de non-monogamie consensuelle, célibat (avec ou sans fréquentation) et le choix de ne pas cohabiter avec le partenaire. Le but de la présentation est de contribuer à l’identification des aspects saillants de chaque cas ou groupe de cas, afin d’informer des études futures.

Chiara Piazzesi est professeure titulaire au département de sociologie de l’Université du Québec à Montréal, titulaire de la Chaire ERICA pour l’étude des relations intimes, conjugales et amoureuses et chercheure principale du projet Mapping Contemporary Love and Intimacy Ideals in Canada (MACLIC). Ses intérêts de recherche comprennent les relations intimes, les questions féministes, les questions de genre, les pratiques numériques et la sociabilité numérique. Elle est membre du Partenariat Familles en mouvance, du RéQEF et du CRIPCAS.