Résultats – Concours 2024 supp. de bourse de recherche postdoctorale (8 000$)
C’est avec enthousiasme que le partenariat de recherche Familles en mouvance fait connaître les résultats du deuxième concours de supplément de bourse de recherche postdoctorale de sa programmation scientifique 2022-2026. Nous avons le plaisir d’annoncer que Véronique Charbonneau-Lefebvre, chercheure postdoctorale au département de psychologie de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), remporte cette édition du concours, d’une valeur de 8 000$
Sous la supervision de la Dre Marie-Pier Vaillancourt (professeure associée au département de psychologie de l’UQTR et détentrice d’une chaire institutionnelle en santé sexuelle des couples), Madame Charbonneau-Lefebvre mène un projet intitulé Le rôle du sexisme ambivalent et structurel dans le bien-être sexuel des couples, projet qui fait partie d’un projet plus large financé par le CRSH.
Toute l’équipe de partenariat Familles en mouvance tient à féliciter Madame Charbonneau-Lefebvre!
Programmation scientifique 2022-2026 : Reconfigurations familiales et nouvelles modalités de la (re)production des inégalités sociales
Les liens entre les inégalités sociales et le pluralisme des formes familiales contemporaines demeurent encore relativement peu étudiés. Élaborée en collaboration avec nos partenaires gouvernementaux et communautaires, notre programmation 2022-2026 vise à développer et mobiliser les connaissances dans ce champ. Elle poursuit dans le sillon de la précédente en ayant comme objectif de cerner la diversité des normes et des pratiques familiales du Québec contemporain, mais vise de surcroît à comprendre les conséquences de ce pluralisme pour la (re)production des inégalités sociales et à explorer en quoi ces inégalités elles-mêmes interviennent dans la diversification familiale.
Nos trois axes de recherche
Axe 1 : Intimités, matérialités et inégalités dans le contexte des liens conjugaux
Une part grandissante des couples évite le mariage. Si certains y voient l’avènement de la relation pure, où les partenaires sont libres d’aménager leur relation selon leurs désirs et de la fonder sur le seul sentiment amoureux, l’amour est lui-même l’objet de normes et la relation conjugale implique toujours une interdépendance économique entre les partenaires. Les travaux de cet axe documentent les imaginaires de l’amour: par quels idéaux et valeurs les Québécois le pensent, notamment comment sont mobilisées les notions de genre, de classe, de race/ethnicité, ou d’handicap dans les imaginaires du ou de la partenaire, quel est le rôle de l’homogamie et ses implications pour les inégalités économiques, à différents moments du parcours de vie? Comment les structures d’opportunités et de contraintes associées aux statuts croisés de genre, de classe, d’âge, ou de handicap modulent-elles les idéaux de l’amour ou la capacité de les concrétiser? Finalement, comment ces idéaux orientent-ils les arrangements matériels (partage des responsabilités, revenus, actifs, etc.) des couples ou unions non-monogames et les inégalités de genre durant les relations, lors des ruptures et après celles-ci, notamment dans le contexte du soin aux enfants?
Axe 2: Pluralité normative et inégalités entourant les liens filiaux
Cet axe se penche sur la reproduction des hiérarchisations sociales par les transmissions intergénérationnelles (de valeurs, identités, ressources, etc.) dans un contexte où les normes et les pratiques parentales se transforment et les filiations se complexifient. Nous nous intéressons aux mutations des normes et désirs de parentalité, notamment en lien avec la culture numérique, en particulier à la parentalité intensive (accroissement du temps et des ressources dédiés aux enfants); aux différences dans la perception de cet idéal parental et dans la possibilité de s’y conformer selon le genre, la précarité économique. Cet axe questionne aussi les liens entre ces phénomènes et le déclin de la mobilité intergénérationnelle et les implications pour la reproduction des classes sociales. Il aborde également l’expérience de la pluriparentalité et des filiations complexes liées à l’adoption, la procréation assistée, les recompositions familiales et les situe au sein de la stratification sociale, notamment en lien avec le fait qu’elles touchent davantage les familles LGBTQ, les enfants racisés, de milieux modestes et autochtones en raison de leur risque accru d’être placés, adoptés et de vivre la séparation parentale. Cet axe documente aussi la signification des relations et les normes de responsabilité entre enfants, parents adoptifs, biologiques, beaux-parents, etc. ainsi que les implications pour la transmission intergénérationnelle des ressources, d’identités, et pour les obligations des enfants envers leurs ascendants multiples.
Axe 3: Inégalités au sein des liens de solidarité, de participation et de protection sociale
Les travaux de cet axe explorent les hiérarchisations et inégalités sociales dans les interactions entre les familles et les acteurs (étatiques, juridiques, communautaires, etc.) les accompagnant dans l’éducation, les soins et le soutien aux enfants et aux personnes vulnérables. Ils explorent notamment la diversité des significations accordées à la parenté et aux obligations d’entraide selon le genre ou le niveau de précarité sociale/économique. Ils explorent l’aggravation potentielle des inégalités (notamment selon le genre, le statut socio-économique, la race, la langue, le milieu de résidence) associées à la non-reconnaissance de cette diversité dans les services aux familles, par exemple dans la protection de la jeunesse, le soutien à la proche-aidance, la gestion de l’inaptitude, les allocations d’aide sociale, les services de garde, ou l’aide au logement. Cet axe se penche aussi sur la manière dont les acteurs communautaires, gouvernementaux, etc. en soutien aux familles avec enfants prennent (ou non) en considération la diversité des pratiques parentales, les capacités variées de se conformer aux normes de parentalité intensive et l’effet de la position sociale et économique sur l’adéquation des services. Nos travaux abordent finalement l’accessibilité de la procréation médicalement assistée et de l’adoption pour différentes familles, notamment les familles LGBTQ, et les enjeux de confidentialité et de fraudes que peuvent soulever ces services.
Modalités et engagements
Le supplément de bourse de recherche postdoctorale est d’une durée d’un an et entrera en vigueur en septembre 2024. Durant cette année, le candidat ou la candidate choisie s’engage à participer aux différentes activités du partenariat Familles en mouvance, notamment celles en lien avec l’axe de recherche dans lequel s’inscrit son projet de recherche postdoctorale. Au terme de l’année, le candidat ou la candidate s’engage aussi à présenter son projet de recherche sous forme d’un court article dans le bulletin de liaison du Partenariat ou sous la forme d’une conférence-midi, d’un séminaire ou de toute autre activité de transfert et mobilisation des connaissances.
Critères d’admissibilité
Pour que votre candidature soit recevable, vous devez répondre aux critères suivants:
- Être inscrit.e dans une université québécoise comme chercheur.e postdoctoral.e lors de l’entrée en vigueur de la bourse (automne 2024), et ce, pour au moins 12 mois suivant l’entrée en vigueur de la bourse
- Poursuivre un projet de recherche qui rejoint les objectifs de la présente programmation scientifique du partenariat de recherche Familles en mouvance
Soumettre votre candidature
Pour soumettre votre candidature, envoyez votre dossier à l’adresse partenariat@inrs.ca. Le dossier devra inclure une lettre de présentation, votre curriculum vitae à jour et votre relevé de notes le plus récent. La lettre de présentation doit avoir un maximum de trois pages et doit inclure les éléments suivants: objectifs et contribution du projet; approche théorique; approche méthodologique; calendrier; lien avec la programmation; affiliation institutionnelle du postdoctorat (superviseur.e et université/département). Les dossiers complets doivent nous parvenir avant le 17 mai 2024, à 17h00. Les résultats seront annoncés au cours de l’été.
Notez que le partenariat de recherche Familles en mouvance privilégie un milieu d’études et de recherche sain, où les différences individuelles sont reconnues, respectées et valorisées. Toutes les personnes qualifiées sont invitées à présenter leur candidature, particulièrement les membres de groupes sous-représentés dans certains domaines de recherche, comme les personnes racisées, les personnes autochtones, les membres des communautés LGBTQ2+ et les personnes en situation de handicap. À candidatures égales, celle d’une personne membre de ces groupes sera privilégiée. Les candidats et candidates s’identifiant à un de ces groupes sont invité.e.s à en faire la mention dans leur lettre de présentation.
Critères d’évaluation du jury
Les demandes sont évaluées en fonction des critères ci-dessous.
- Pertinence et originalité du projet de recherche (30%)
- Lien avec la programmation scientifique du PRFM (30%)
- Capacité – potentiel de réussite (qualité du dossier académique: notes, bourses de recherche, bourses d’études et autres bourses et prix obtenus, expérience en recherche et publications antérieures) (20%)
- Faisabilité – plan visant l’atteinte des objectifs (10%)
- Achèvement des études doctorales en temps opportun, en tenant compte de la nature du programme et de toute situation personnelle pouvant avoir retardé le cheminement de la candidate ou du candidat dans la carrière universitaire (10%)